Vous seule êtes l'objet de ses chastes désirs,
Et vous seule causez sa peine et ses plaisirs ;
Eudoxe, partagez mon dessein et ma joie,
Servons-nous du bonheur que le ciel nous envoie ;
Secondez mes souhaits, acceptez cet époux ; [425]
Il est sage, il est prince, il est digne de vous ;
Et nous opposerons (ainsi que je l'espère)
La prudence du fils, à la fureur du père ;
Et par là nous pourrons éviter sa rigueur.
Madame, c'est à vous à gouverner mon cœur, [430]
Et vous pouvez agir de puissance absolue ;
Puisque vous le voulez, m'y voilà résolue.
Je n'attendais pas moins d'un esprit si bien né :
Puissiez-vous posséder plus d'heures que je n'en ai,
Pour vous récompenser de cette obéissance. [435]
Ha ! Madame, on doit tout, quand on doit la naissance.
Ce prince généreux peut nous servir ici,
Si son père entreprend...
Madame le voici.