Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/195

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ment si le mari et sa famille ont la force et le courage d’exécuter la loi  ; ce qui rend le crime assez peu commun. La femme est tuée parfois  ; toujours elle est sévèrement punie : le mari lui fait couper les cheveux à ras, et en outre barbouiller le visage d’une forte couche de vermillon mêlé de graisse d’ours. Elle est ensuite promenée sur un cheval, auquel on a coupé la queue et la crinière, et qui est aussi vermillonné. Un vieillard la suit dans tout le camp et proclame à haute voix son infidélité. Il la remet enfin entre les mains de ses propres parents, qui reçoivent la coupable après lui avoir administré une bonne bastonnade. C’est la peine la plus dégradante à laquelle une femme puisse être soumise.

Un Assiniboin n’a aucun scrupule de commettre un mensonge lorsqu’il peut en tirer bon parti  ; il mentira peu souvent par plaisanterie. Sous le rapport du vol, du mensonge et de l’adultère, les Assiniboins diffèrent des sauvages qui habitent les montagnes Rocheuses, surtout des Têtes-Plates et des Pends-d’Oreilles, qui ont ces vices en horreur. Je ferai observer que les Assiniboins ont été en relation avec les blancs depuis longues années.

Les faux serments, surtout lorsqu’ils sont solennels, sont rares parmi les Indiens. L’objet par lequel les Assiniboins jurent sont le fusil, la peau d’un serpent à sonnettes, les griffes d’un ours, le propre Wah-kon du sauvage qu’on interroge. Ces différents objets sont placés devant lui et il dit : «  En