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PRÉFACE

table ; mais un petit article à la fin du nouveau règlement disoit que, « Lorsque les censeurs auraient examiné un ouvrage et permis sa publication, les libraires seroient en effet autorisés à l’imprimer, mais que le ministre de la police auroit alors le droit de le supprimer tout entier, s’il le jugeoit convenable, » ce qui veut dire que telles ou telles formes seroient adoptées jusqu’à ce qu’on jugeât à propos de ne plus les suivre : une loi n’étoit pas nécessaire pour décréter l’absence des lois, il valoit mieux s’en tenir au simple fait du pouvoir absolu.

Mon libraire cependant prit sur lui la responsabilité de la publication de mon livre en le soumettant à la censure, et notre accord fut ainsi conclu. Je vins à quarante lieues de Paris pour suivre l’impression de cet ouvrage, et c’est là que pour la dernière fois j’ai respiré l’air de France. Je m’étois cependant interdit dans ce livre, comme on le verra, toute réflexion sur l’état politique de