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FAUST

ma main ? Annoncez-vous, cloches retentissantes, la première heure du jour de Pâques ? Vous, chœur, célébrez-vous déjà les chants consolateurs, ces chants que, dans la nuit du tombeau, les anges firent entendre quand ils descendirent du ciel pour commencer la nouvelle alliance ? »

Le chœur répète une seconde fois : Le Christ, etc.

FAUST.

« Chants célestes, puissants et doux, pourquoi me cherchez-vous dans la poussière ? faites-vous entendre aux humains que vous pouvez consoler. J’écoute le message que vous m’apportez, mais la foi me manque pour y croire. Le miracle est l’enfant chéri de la foi. Je ne puis m’élancer dans la sphère d’où votre auguste nouvelle est descendue ; et cependant accoutumé dès l’enfance à ces chants, ils me rappellent à la vie. Autrefois un rayon de l’amour divin descendoit sur moi pendant la solennité tranquille du dimanche. Le bourdonnement sourd de la cloche remplissoit mon âme du pressentiment de l’avenir, et ma prière étoit une jouissance ardente. Cette même cloche annonçoit aussi les jeux de la