Page:De Staël – La Révolution française, Tome I.djvu/74

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Elle se confia seulement à l’effet de son exemple.

M. Necker désapprouvoit hautement l’inégalité de la répartition des impôts ; il ne pensoit pas que les privilégiés dussent supporter une moindre part des charges publiques que tous les autres citoyens de l’état ; cependant il n’engagea point le roi à rien décider à cet égard. L’établissement des administrations provinciales, comme on le verra dans un chapitre suivant, étoit, selon lui, le meilleur moyen pour obtenir du consentement volontaire des nobles et du clergé le sacrifice de cette inégalité d’impôts, qui révoltoit encore plus la masse de la nation que toute autre distinction. Ce ne fut que dans le second ministère de M. Necker, en 1788, lorsque le roi avoit déjà promis les états généraux, et que le désordre des finances, causé par le mauvais choix de ses ministres, l’avoit remis de nouveau dans la dépendance des parlemens ; ce ne fut, dis-je, qu’alors que M. Necker aborda les grandes questions de l’organisation politique de la France ; tant qu’il put s’en tenir à de sages mesures d’administration, il ne recommanda qu’elles.

Les partisans du despotisme, qui auroient voulu trouver un cardinal de Richelieu dans la personne du premier ministre du roi, ont été