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SUR LA RÉVOLUTION FRANÇOISE

rarement coalisés, la combattroient également.

Les provinces réunies le plus tard à la couronne, telles que le Languedoc, la Bourgogne, la Bretagne, etc., s’appeloient pays d’états, parce qu’elles s’étoient réservé le droit d’être régies par une assemblée composée des trois ordres de la province. Le roi fixoit la somme totale qu’il exigeoit, mais les états en faisoient la répartition. Ces provinces se maintenoient dans le refus de certaines taxes, dont elles prélendoient être exemptes par les traités qu’elles avoient conclus avec la couronne. De là venoient les inégalités du système d’impositions, les occasions multipliées de contrebande entre une province et une autre, et l’établissement des douanes dans l’intérieur.

Les pays d’états jouissoient de grands avantages : non-seulement ils payoient moins, mais la somme exigée étoit répartie par des propriétaires qui connoissoient les intérêts locaux, et qui s’en occupoient activement. Les routes et les établissemens publics y étoient beaucoup mieux soignés, et les contribuables traités avec plus de ménagement. Le roi n’avoit jamais admis que ces états possédassent le droit de consentir l’impôt ; mais eux se couduisoient comme