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CORINNE OU L’ITALIE.

étouffée, je dois déjà vous le rendre. — Non, reprit Oswald après un moment de silence, je jure de ne jamais être l’époux d’une autre, tant que vous ne me renverrez pas cet anneau. Mais pardonnez au trouble que vous venez d’exciter en mon ame ; des idées confuses se retracent à moi, mon inquiétude est douloureuse. — Je le vois, reprit Corinne, et je vais l’abréger. Mais déjà votre voix n’est plus la même, et vos paroles sont changées. Peut-être après avoir lu mon histoire, peut-être que l’horrible mot adieu… — Adieu, s’écria lord Nelvil, non, chère amie, ce n’est que sur mon lit de mort que je pourrais te le dire. Ne le crains pas avant cet instant. — Corinne sortit, et peu de minutes après, Thérésine entra dans la chambre d’Oswald pour lui remettre de la part de sa maîtresse l’écrit qu’on va lire.