ILS suivirent pendant deux jours les rivages
de la mer Adriatique ; mais cette mer ne produit
point, du côte de la Romagne, l’effet de
l’Océan ni même de la Méditerranée, le chemin
borde ses flots, et il y a du gazon sur ses rives :
ce n’est pas ainsi qu’on se représente le redoutable
empire des tempêtes. À Rimini et à Césène
on quitte la terre classique des événemens
de l’histoire romaine ; et le dernier souvenir
qui s’offre à la pensée, c’est le Rubicon traversé
par César, lorsqu’il résolut de se rendre maître
de Rome. Par un rapprochement singulier,
non loin de ce Rubicon on voit aujourd’hui la
république de Saint-Marin, comme si ce dernier
faible vestige de la liberté devait subsister à
côté des lieux où la république du monde a été
détruite. Depuis Ancone, on s’avance par degrés
vers une contrée qui présente un aspect tout
différent de celui de l’Etat ecclésiastique. Le Bolonais,
la Lombardie, les environs de Ferrare et