Page:De Vauban - Projet de dixme royale, 1707.djvu/102

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ureaux où le sel se debiteroit à dix-huit livres le minot à tous ceux qui voudroient y en aller acheter pour en faire marchandise, et le faire ensuite debiter par tout le royaume comme les autres denrées. Si on ne trouvoit plus à propos pour ôter toute occasion de monopole, d' en faire voiturer aux dépens du sel même, (un minot sur vingt suffira pour cela) dans la principale ville de chaque province, ou dans deux selon son étenduë, où il seroit vendu aux bureaux que le roy y a déja, au même prix qu' aux salines ; ce qui en rendroit encore le debit non seulement plus facile et plus avantageux au peuple, mais aussi plus abondant pour le roy.

On suppose que la vente du sel aux etrangers payera largement tant la façon du sel, et le chariage ou portage qu' il en faudra faire dans les greniers et magasins, que les frais du debit qui se fera dans les bureaux, et ceux des garnisons.

Continuant donc à faire ma supputation sur la lieuë quarrée que je me suis proposée pour base de ce systême : je suppose, comme j' ay déja dit, qu' il y a dans chaque lieuë quarrée cinq cens cinquante personnes de tout âge et de tout sexe, et que quatorze personnes consommeront par an un minot de sel ; c' est ce que l' ordonnance leur donne. Il leur faudra donc par an pour le pot et la saliere seulement, quarante minots de sel, qui porteront à dix-huit livres le minot, sept cens vingt livres. Or il y a