Page:De Vauban - Projet de dixme royale, 1707.djvu/210

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naissent, et des changemens de demeure, qui sont ordinairement assez frequens parmy le menu peuple, specialement dans les grandes villes, et sur les frontieres. Il n' y a point de bataillon dans le royaume, si méchant soit-il, qui ne soit tous les ans sujet à douze revûës de commissaire, et à trois ou quatre d' inspecteur ; ce qui se pratique avec beaucoup de soin et d' exactitude, et on fait fort bien. Cependant ce bataillon n' est destiné qu' à de certains emplois trés-bornez, et ne fait qu' une trés-petite parcelle du peuple dont ce grand royaume est composé, duquel on ne fait jamais de revûë, quoy qu' il rende une infinité de services au roy plus importans mille fois que ceux de ce bataillon, puisque c' est par luy et de luy qu' il tire toute sa grandeur, ses richesses, et sa consideration ; et que c' est par luy qu' il se fait craindre et respecter de ses voisins. N' ouvrira-t-on donc jamais les yeux sur l' importance et la necessité qu' il y a d' en mieux connoître le détail, et d' en apprendre le fort et le foible, du moins tous les ans une fois ? Le roy y a plus d' interest luy seul que tout le royaume ensemble, et rien n' est plus aisé que de luy donner cette satisfaction si importante à son service et au bien de l' etat.

Voila à peu prés l' avantage qu' on peut tirer des dénombremens des provinces, villes et lieux du royaume. On pourroit y ajoûter pour les rendre parfaitement intelligibles, les plans et