Page:De Vauban - Projet de dixme royale, 1707.djvu/42

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emprunt par le travail de leurs bras ; ce qui faisoit un commerce capable de soûtenir les maîtres et les valets ; au lieu que les uns et les autres venant à tomber en même temps et par les mêmes causes, ne sçauroient que difficilement se relever.

Pour rendre cecy plus intelligible, je prendray la liberté de marquer en détail les défauts plus essentiels que j' ay observez en ces sortes d' affaires ; non pour blâmer ce qui a été fait dans une necessité pressante, mais pour faire voir le bien qu' on feroit à l' etat, si on pouvoit trouver un moyen de remedier à une semblable necessité, sans être obligé d' avoir recours à de pareilles affaires.

Le premier de tous, est l' injustice de la taxe sur celuy qui ne la doit pas plus qu' un autre qui ne la paye point, ou qui la paye beaucoup moindre ; et pour laquelle on n' apporte d' autre raison que celle du besoin de l' etat, laquelle est toûjours bonne par rapport à l' etat ; mais ce pauvre particulier est fort à plaindre qui paye déja par tant d' endroits, et qui se voit encore distingué par l' imposition d' une nouvelle taxe qu' il est contraint de payer, sans qu' on luy permette de dire ses raisons.

Le second, est l' usure que les traitans exigent de celuy qui paye, qui est le particulier, et de celuy qui reçoit, qui est le roy, qui ne va pas moins qu' au quart du total, et souvent plus.

Le troisiéme, sont les frais des contraintes qui montent souvent