Page:De Vauban - Projet de dixme royale, 1707.djvu/51

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plus de bureaux d' aydes, et que les doüanes seroient releguées sur la frontiere ; on verroit bien-tôt fleurir le commerce interieur du royaume par la grande consommation qui se feroit, ce qui fourniroit au laboureur et au païsan les moyens de payer leurs maîtres avec facilité, et de se mettre eux-mêmes dans l' aisance.

Il n' est donc question que de voir quel revenu ce fonds rendroit, et à quelle quotité il faudroit fixer cette dixme.

Pour m' en assurer, j' ai crû qu' il faloit prendre une province en particulier pour en faire l' essay ; et j' ay choisi celle de Normandie dans laquelle il y a toutes sortes de terroir bon, mediocre et mauvais ; et je m' y suis arrêté d' autant plus volontiers, que j' y avois un homme de mes amis de l' exactitude duquel j' étois pleinement assuré. Aprés donc avoir fait mesurer cette province sur les meilleures cartes, on a trouvé que les trois generalitez dont elle est composée, sçavoir de Roüen, de Caën et d' Alençon, qui comprend les deux tiers du perche ou environ, contenoit 1740 lieuës quarrées mesure du Châtelet, qui fait la lieuë de 2282 toises et demie de long, ce qui donne pour la lieuë quarrée 5 millions 209 mil 806 toises un quart, lesquelles réduites en arpens de cent perches quarrées chacun, et la perche de vingt pieds quarrez comme cy-devant, et le pied de douze pouces, font 4688 arpens 82 perches et demie.

La mesure de la province de Normandie est l' acre.