Page:De Vauban - Projet de dixme royale, 1707.djvu/73

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payée sur le fonds en general, on n' a plus rien à demander aux rentes en particulier.

Un exemple éclaircira pareillement ce fait. Mr. Dubois possede une terre de six mil livres de revenu ; supposons que cette année le tarif de la dixme royale soit à la quinziéme gerbe, et le reste à proportion ; cette terre devra au roy ou à son fermier, quatre cens livres, qui font la quinziéme partie du total de son revenu, ce qui sera levé par la dixme des fruits, sans avoir égard si elle est chargée ou non. Cependant Mr. Dubois doit à Mr. Desjardins trente mil livres à constitution de rente, pour lesquelles il luy paye annuellement quinze cens livres, qui font le quart du revenu de cette terre. Il est donc évident que cette rente de quinze cens livres ayant payé la dixme royale par la perception de la dixme entiere des fruits de la terre qui luy est hypotequée, a satisfait pour ce qu' elle devoit à l' etat, et qu' on ne sera pas en droit de la demander à Mr. Desjardins.

Il en sera de même des rentes constituées par dons et legs ; comme aussi de celles qui sont constituées sur les charges de judicature et de finances, et sur tous les autres fonds qui sont censez propres et patrimoniaux.

Mais comme ces rentes font un revenu d' autant plus exquis et considerable à ceux qui en sont proprietaires, qu' il est aisé et facile à percevoir, et que la contribution qu' ils doivent aux besoins de l' etat,