Page:De l'État des nègres relativement à la prospérité des colonies françaises et de leur métropole Discours aux représentants de la nation, 1789.djvu/36

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des gens qui n’ont vu les choſes que de leur cabinet, & qui n’ont point été intéreſſés à parcourir tous les dédales de la politique de l’Angleterre. Vous devez dire, Messieurs : la ſecte des amis des Noirs de Paris eſt une émanation de celle d’Angleterre ; donc ſa morale, ſa doctrine doivent cacher la perte de la France ; donc il n’y a lieu à délibérer ſur toutes les propoſitions que ces ennemis de la France peuvent nous faire.

Non, Messieurs, vous ne vous laiſſerez point égarer par les projets d’une ſecte formée par les ennemis de la France. Ces proteſtations d’intérêt, d’amitié, de fraternité, dont le Miniſtere Anglois Vous fait adroitement aſſurer par des journaliſtes qui, ſans-doute, lui ſont vendus, n’en impoſeront point à Votre ſageſſe.

Vous ne croirez pas aux vœux que Votre ennemi naturel peut former pour la proſpérité de la France.

Vous ſaurez juger d’où partent ces écrits ſentimentaux, dont de prétendus philoſophes, des journaliſtes inondent à deſſein la Capitale & les Provinces.

Vous ſaurez en apprécier les motifs.

Les ſcenes ſanglantes qui ſe ſont jouées dans toutes les parties du Royaume ; le malheureux eſprit qui s’eſt introduit chez les peuples de la campagne Vous auront ouvert les yeux ſur les malheurs dans leſquels Vous précipiteriez les Colonies, ſi