Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/27

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decerné peines cõtte les Sorciers. Et s'il fautparler åux expers pour en sçauoir la verité, y en a il de plus expers que les Sorciers mesmes, lesquels depuis trois mil ans ont rapporté leurs actions, leurs sacrifices, leurs danses, leurs transports la nuict, leurs homicides, charmes, liaisons, and Sorcelleries, qu'ils ont cõfessé and persisté iusques à la mort? On voit en cela, que tous ceux qu'on a bruslé en Italie, en Allemagne, and en France, s'accordent de point en point: Or si le commun consentement de la loy de Dieu, des loix humaines de tous les peuples, des iugemens, conuictions, confessions, recoleme (02) s, confrõtations, executions: si le commun cõsentement des Sages, de suffist, qu'elle preuue demãderoit on plus grande? quand Aristote veut monstrer que le feu est chaud: c'est dit-il, qu'il semble tel aux Indois, aux Gaulois, aux Scites, and aux Mores. Quãd aux argume (02) s qu'õ peut faire au cõtraire, i'espere qu'vn chacun en fera satisfait par cy apres: Cependant nous laisserons ces maistres douteurs, qui doute (02) t si le Soleil est clair, si la glace est froide, si le feu est chau and quãd on leur demãde s'ils fçauent bien cõme ils s'appellent ils respondent qu'il faut y aduiser. Or il n'y a pas gueres moins d'impieté de reuoquer en doute, s'il est possible qu'il y ait des Sorciers, que reuoquer en doute s'il y a vn Dieu, celuy qui par sa loy a certisié l'vn, a aussi certifié l'autre. Mais le cõble de tous erreurs est prouenu de ce [quae] (16) les vns qui ont nié la puissance des esprits, and les actions des Sorciers, ont voulu disputer Physicalement des choses supernaturelles ou Metaphysiques, qui est vne incongruité notable. Car chacune science a ses principes and fondemens, qui sont diuers les vns des autres: le Physicien tiét que les atomes sout corps indiuisibles, qui est vn erreur intolerable entreles Mathematiciens, qui tiennent, and demõstret que le moindre corps du móde est diuisible en corps infinis, le Physicie (02) demõstre,2 qu'il n'y a rie (02) infiny, le Metaphysicie (02) tie (02) t que la premiere cause est infinie: Le Physicie (02) mesure le te (02) ps pas sé and futur par le nóbre du mouueme (02) t: le Metaphy sicie (02) pre (02) d l'eternité sans nõbre, ny te (02) ps, ny mouueme (02) r: Le Physicie (02) demõstre, qu'il n'y a rie (02) 3 en lieu du mõ de qui ne soit corps, and que rie (02) : ne peutsouffer mouueme (02) t [quae] (16) le corps, and qu'il n'y a toucheme (02) t que de corps à corps: le Metaphysicien demonstre qu'il y a des -notes- 2li. 2. [Greek omitted] 3lib. 4. and 6. [Greek omitted]. Page 23