Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/10

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nous met à l’abri de la servitude. Le christianisme a pour toujours délivré l’homme du joug de l’homme, et il n’est pas un chrétien qui ne puisse et ne doive, en obéissant, selon le précepte de l’apôtre, répéter ces belles paroles que l’auteur de l’Apologétique adressoit aux magistrats romains : « Je reconnois dans le chef de l’empire mon souverain, pourvu qu’il ne prétende pas que je le reconnoisse pour mon dieu : car du reste je suis libre. Je n’ai d’autre maître que le Dieu tout-puissant, éternel, qui est aussi le sien. » [1]

Que si, examinant quelques unes des lois qui nous régissent, nous les avons jugées défectueuses à plusieurs égards, elles nous autorisent elles-mêmes à émettre le jugement que nous en portons. On ne nous contestera pas sans doute un privilège qu’on ne cesse, quel qu’il soit, de vanter avec tant d’emphase. De semblables discussions, sincères,

  1. Dicam plane imperatorem dominum, sed more communi, sed quando non cogor, ut dominum dei uice dicam. Ceterum liber sum illi; dominus enim meus unus est, deus omnipotens, aeternus, idem qui et ipsius. Apologet. adv. gentes, cap. xxxvii