Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/127

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avancer comme un axiome de leur jurisprudence. Non, l’autorité civile n’a pas le droit de fixer aux évêques ce qu’ils ont à prescrire pour l’enseignement dans leurs séminaires. non, ce n’est pas à l’autorité civile qu’il a été dit : docete omnes gentes. non, l’autorité civile n’est ni le fondement, ni la règle de la foi. Non, l’autorité civile n’est pas l’église de Jésus-Christ, l’église universelle, infaillible. Et ce sera sous le prétexte des libertés religieuses qu’on essaiera de nous faire un nouveau christianisme, tel qu’il plaira au pouvoir temporel de l’imaginer ! Nos croyances varieront au gré de ses intérêts ou de ses caprices : il y aura les dogmes de la veille, les dogmes du jour et du lendemain ! On notifiera aux évêques la doctrine révélée par le souverain, on leur enjoindra d’en ordonner l’enseignement dans leurs séminaires, et les procureurs du roi y tiendront la main ! Voilà, certes, des libertés qu’on a raison de défendre, si l’on a résolu d’abolir en France toute religion. Du moins conduisent-elles directement à la destruction du catholicisme, et à la plus grande des servitudes, celle d’une église nationale, dont partout l’établissement a produit l’ignorance et la corruption dans le peuple, dans les classes élevées un déisme vague, et l’athéisme dans le gouvernement.

On nous pousse encore sur cette pente en troublant la hiérarchie, en séparant, autant qu’on le