Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/13

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Il y a, n’en doutez pas, des reproches qu’il est plus pénible de faire, qu’il n’est dur de les entendre. Mais, en ces temps où tout est renversé dans l’homme, on a plus de pitié pour le remords qui gronde, que pour la conscience qui gémit. Ses douleurs importunent, irritent ; comme le sauvage à son enfant, on lui dit : souffre, et tais-toi. Eh ! Que n’est-il permis de se taire ! Ce n’est, certes, aucun motif d’intérêt personnel ou d’amour-propre qui peut engager maintenant à défendre la religion et la vérité : qui ne le sait ? Mais dès lors aussi l’on doit comprendre que quiconque descend dans l’arène, sachant d’avance ce qui l’y attend, croit accomplir un devoir sacré. Peu nous importe, au reste, les jugements des hommes et leurs vains discours. Lorsqu’aux premiers siècles de la foi, les confesseurs, livrés, dans le cirque, à la dent des bêtes féroces, combattoient pour Jésus-Christ en présence de César, et des sénateurs, et des pontifes, et du peuple, qui ne se rioit de ces insensés et de leur Dieu ? Nous annonçons aujourd’hui le même Dieu aux nations qui l’oublient, à leurs chefs qui le proscrivent : et quelque chose