Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/136

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attirante qui rend presque inutile la fermeté ; qui, à la piété du prêtre et à la science de Dieu, unit la connoissance de l’état du siècle et le génie du gouvernement ; pontife enfin tel qu’il le falloit pour ranimer la foi, pour relever l’espérance, et qui semble, en ces tristes temps, avoir été donné aux chrétiens comme une preuve vivante de l’immuable fidélité des promesses.

Grâce encore à cette providence si merveilleuse dans ses voies, le clergé français purifié par une longue persécution, instruit par l’expérience et par le zèle passionné avec lequel les ennemis du christianisme soutiennent et propagent certaines maximes trop fameuses, a renoncé pour toujours à des préjugés qu’on ne put jamais, dans l’oppression où le tenoit la magistrature, regarder comme sa vraie doctrine. Ce n’est pas à la suite d’une révolution qui a mis à nu toutes les erreurs que de vains mots le séduiront. Les libertés qu’on lui prêche, il les a connues ; il sait qu’elles aboutissent pour la religion à l’athéisme, et pour le prêtre à l’échafaud. Des études mieux dirigées sur plusieurs points ont, quoi qu’on en dise, étendu ses vues, rectifié ses idées, et dissipé pour lui bien des nuages. Que, du fond de ses ténèbres, un imbécile orgueil lui reproche de manquer de lumières, c’est aussi ce que disoient des premiers disciples du Christ les savants et les sa