Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/164

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pape, limiter sa puissance à qui Dieu n’a donné d’autres limites que sa loi, c’est s’élever insolemment au-dessus des conciles, au-dessus de Dieu ; c’est, par un attentat sacrilège, ébranler l’ordre qu’il a établi ; c’est renverser, autant qu’il est possible à l’homme, la constitution divine de l’Eglise, et l’Eglise elle-même.

Qu’est-ce en effet que l’Eglise ? La société dépositaire de la vraie religion, c’est-à-dire de la vraie foi et du véritable culte. L’Eglise doit donc offrir les mêmes caractères que la vraie religion ; elle doit être, comme elle, une, universelle, perpétuelle et sainte. si quelqu’un de ces caractères, dont la réunion forme le plus haut degré d’autorité qu’on puisse concevoir, lui manquoit, il manqueroit également à la religion qu’elle professe, puisque, nécessairement, ou la religion auroit varié, l’Eglise variant elle-même dans ses dogmes et dans son culte, ou il existeroit plusieurs vraies Eglises distinctes l’une de l’autre, et par conséquent plusieurs vraies religions ; car évidemment ces Eglises ne pourroient être distinguées que par l’opposition de leurs croyances, au moins en ce qui toucheroit la légitimité de leur institution et le pouvoir spirituel de gouvernement, ce qui emporte tout le reste. Toujours est-il que l’Eglise fondée par Jésus-Christ pour unir tous les peuples dans le même culte et dans la même foi, doit être une, pour que