Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/206

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les sectaires, on ne sauroit un seul moment demeurer en doute sur sa véritable nature.

Bien que divisée en quatre articles, la déclaration se réduit à deux propositions. On a montré comment les princes, dont le pouvoir pontifical gênoit les passions, avoient peu à peu miné les bases de la société chrétienne, en séparant de l’ordre religieux l’ordre politique soustrait dès lors à l’influence de la loi divine. Les prélats consacrèrent cette séparation totale, en déclarant dogmatiquement que la souveraineté temporelle, suivant l’institution divine, est complètement indépendante de la puissance spirituelle.

On a montré, en second lieu, que, pour asservir plus aisément l’Eglise, qui n’a de force que par son chef, l’autorité civile avoit constamment cherché, en attaquant le pouvoir monarchique du pape, à rompre ou au moins à relâcher les liens qui l’unissent à l’épiscopat. Les prélats consacrèrent encore cet attentat à la constitution divine de l’Eglise, et leur propre servitude, en déclarant dogmatiquement que le concile est supérieur au pape.

Nous disons ce qu’ils firent, et non ce qu’ils crurent faire ; car il y a des temps de vertige où les hommes vont comme des aveugles et prononcent des paroles dont ils ne comprennent pas le sens. La providence permet, pour des fins qu’elle connoît, ces tristes exemples de not