Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/208

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choses sont indispensables, une loi qui unisse ses membres entre eux, et un pouvoir qui maintienne l’observation de cette loi. Donc il y a une loi divine, fondement de toute société, loi immuable, imprescriptible, contre laquelle tout ce qui se fait est nul de soi ; loi universelle, perpétuelle, comme la société même. Donc aussi le pouvoir, sans lequel la société n’existeroit pas, est originairement divin, et sa fonction est de conserver l’ordre, ou de faire régner la loi divine. Donc il est essentiellement, suivant l’expression de l’apôtre, le ministre de Dieu pour le bien. On ne sauroit s’en former une autre notion ; car qui pourroit concevoir un pouvoir établi de Dieu pour combattre Dieu, pour substituer sa propre volonté à la volonté ou à la loi de Dieu, et reconnoître un droit divin dans le renversement de tout droit ?

Aussi l’écriture ne dit-elle pas que tout souverain est de Dieu, mais que toute souveraineté, toute puissance est de Dieu, parce que la puissance en elle-même est bonne et nécessaire, que sans elle point de société, sans elle un désordre irrémédiable.

Ainsi la puissance, ordonnée pour une fin