Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/235

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encore osé rien dire de semblable aux hommes, jamais on n’avoit protesté avec cette hardiesse dogmatique, contre le sentiment du juste et de l’injuste, tel qu’il se conserva toujours dans la conscience du genre humain, et contre la loi divine, telle que l’Eglise l’entendit perpétuellement et la fit exécuter en vertu de l’autorité qui lui est propre, sitôt qu’il exista une société chrétienne dans son chef et dans ses membres.

Mais, comme en refusant de reconnoître l’autorité de l’Eglise, on n’étouffe point le sentiment du juste et de l’injuste dans le cœur des peuples, et que seulement on détruit le moyen de prévenir ses écarts ; dès qu’on soustrait les rois au pouvoir de l’Eglise, on les soumet au pouvoir du peuple, et les trônes tombent ou s’élèvent au gré de ses passions. La monarchie spirituelle du pape est le fondement et la garantie des monarchies temporelles des rois : voilà pourquoi l’Europe penche chaque