Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/27

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onnus que ceux acquis à tous par la loi commune. ôtez l’indélébile distinction qui résulte de l’inégalité des facultés naturelles et de leur développement, un peu d’or de plus ou de moins fait toute la différence entre les hommes ; et aussi est-ce uniquement de cette différence variable, et qui le devient davantage de jour en jour, que dépend ce qu’on est convenu d’appeler les droits politiques. Ainsi la France est un assemblage de trente millions d’individus, entre lesquels la loi ne reconnoît nulle autre distinction que celle de la fortune. Mais cette distinction, qui n’a rien de fixe, devient énorme par le fait, pendant qu’elle subsiste, puisque entre l’homme qui paie 1000 francs d’impositions et celui qui n’en paie que 299, il y a, comme on s’en convaincra bientôt, toute la distance qui sépare le souverain du sujet.

Voilà ce qu’est la nation, considérée en elle-même ; voyons ce qu’est son gouvernement. Pour en avoir une idée exacte, il faut répondre à ces questions : qu’est-ce que les chambres ? Qu’est-ce que le ministère ? Qu’est-ce que le roi ? Et ce n’est pas sans motif que nous les posons dans cet ordre. Tout à l’heure on comprendra qu’on ne pourroit, à moins de tout confondre, les poser autrement.

Nous avons vu, et c’est un fait qui n’est pas contesté, que le parlement anglais représente une aristocratie souveraine. Les aînés des premiè