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CHAPITRE VIII.

Des églises nationales.


Les maximes gallicanes, proclamées précipitamment par des prélats de cour, qui, dans l’aveuglement de la passion, n’y virent qu’une insulte au pontife romain et une flatterie pour le monarque, tendoient, comme on l’a prouvé, à séparer totalement l’ordre politique de l’ordre religieux, et même à détruire l’ordre religieux, en le soumettant, contre sa nature, à l’ordre politique. Elles ne sont, sous ce rapport, que l’expression théologique des doctrines du siècle, des doctrines athées, dont la philosophie, née du protestantisme, s’efforce de faire l’application rigoureuse à la société ; et sous le même rapport, il est impossible de concevoir rien de plus opposé à la croyance unanime des peuples, et aux idées que les anciens se formoient de la constitution de la cité, qui reposoit à leurs yeux sous la loi divine, source primitive et base nécessaire de toutes les lois humaines.