Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/32

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ajorité, ils se retirent, et que d’autres les remplacent : les nouveaux ministres se briseront contre cette majorité, ou bien il faudra que le roi cède. Où est, en ce cas, le pouvoir souverain ? Il est vrai que le roi peut dissoudre les chambres, et ordonner d’autres élections : c’est ici le terme de sa puissance, et encore ne s’étend-elle qu’à une moitié du parlement, à la chambre des députés. La voilà dissoute, et la question qui étoit débattue entre elle et le roi est soumise au jugement du peuple souverain payant 300 f. D’impositions. Rien de plus naturel dans l’hypothèse d’un gouvernement républicain. C’est l’appel au roi en ses conseils, des anciennes monarchies : il faut bien toujours un tribunal suprême qui décide en dernier ressort : nulle société ne subsisteroit sans cela.

Enfin une nouvelle chambre envoyée par le peuple arrive : que fera-t-elle ? Ce qu’elle voudra ; rien ne peut contraindre sa volonté, c’est le même corps composé seulement de membres différents, mais toujours souverain. Il décidera, suivant son bon plaisir, entre le ministère actuel et le ministère qui l’a précédé, et, quelle que soit sa décision, il est impossible désormais, à moins d’une révolution dans le gouvernement, qu’elle ne soit pas rigoureusement exécutée.

Toute fiction mise à part, voilà les droits