Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/332

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et des grandeurs, la hiérarchie des souffrances et du dénuement ; il n’abaisse point le malheur, il ne mendie pas en son nom, il ordonne de payer le tribut à la souveraineté de l’indigence, et apprend aux rois même à la servir à genoux.

Combien ces sublimes idées qui, sans flatter les passions de l’homme, l’élèvent à une si grande hauteur, ne prêtoient-elles pas de force aux lois et de solidité à l’ordre public chez les nations chrétiennes ! Au lieu de se sentir délaissé, le peuple voyoit, grâce à la religion, qu’il étoit aussi de la famille, et que Dieu lui avoit réservé sa portion d’héritage sur la terre. Des asiles lui étoient ouverts, où l’enfance trouvoit une éducation morale, la vieillesse du repos, les malades des soins et des consolations. Une multitude d’œuvres semblables concouroient au même but : on en a presque tari la source, en ôtant au clergé, réduit à des salaires individuels, le moyen de pourvoir aux dépenses qu’elles exigent. Il restoit une ressource, les fonds accordés par les conseils de département : m le ministre de l’intérieur s’est empressé de la détruire. Il a jugé convenable, non seulement d’annoncer qu’il n’admettroit plus de pareilles allocations, mais de donner même à une décision