Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/358

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motif qu’elle se couvre, n’est que l’indifférence au schisme. On affecte de concilier ce qu’on sait être inconciliable, et ce vain travail, où la raison se perd et la conscience encore plus, on l’appelle sagesse : dicentes se esse sapientes, stulti facti sunt.

Secondement, le même système, considéré dans l’ordre politique, a eu pour effet de rallumer la guerre entre le pouvoir et les sujets, de rendre ceux-ci juges de toutes les questions qui naissent entre eux et la souveraineté, d’anéantir successivement, par suite de cette guerre, la hiérarchie sociale, de préparer la chute du trône, et de conduire la France, à travers le sang, sous l’épée d’un despote.

A ce despote a succédé une démocratie voilée par des mots, comme la déclaration de 1682 voile par des mots l’aristocratie souveraine qu’elle établit de fait dans l’Eglise, et qui ne seroit qu’un court passage à l’anarchie la plus absolue. Déjà cette anarchie existe dans l’état ; elle existe dans les esprits remués en tous sens par des opinions turbulentes ; elle existe dans le principe des lois qui ne se rattachent à aucunes croyances, dans l’administration dirigée presque uniquement par des volontés arbitraires, dans les mœurs générales qui