Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/64

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i même, si on l’entend bien, dans quelque ordre d’idées que ce soit, deux vérités contradictoires entre elles, que par une violation du principe catholique.

Dans le système protestant, au contraire, chaque individu crée la vérité ou la détermine par son jugement ; d’où il suit que les vérités les plus contradictoires entre elles, sont la vérité au même titre, la vérité immuable absolue, ou qu’il n’existe aucune vérité : et la même chose a lieu pour l’état.

Ici reviennent, avec une force accablante, toutes les conséquences si admirablement déduites dans le discours que nous examinons, et qui conduisent elles-mêmes non moins nécessairement à une conséquence dernière, savoir, que le système d’où elles découlent, le système protestant ou philosophique, détruit, pour les individus comme pour les états, toute vérité sans exception, et que l’athéisme absolu, qui en est la suite inévitable, en est aussi le fonds essentiel.

L’anxiété douloureuse qui tourmente le monde, les mouvements convulsifs qui l’ébranlent, ne sont que le résultat de la lutte établie entre le protestantisme, parvenu à son terme extrême, et la religion catholique, c’est-à-dire entre l’athéisme et ses conséquences manifestées partout, dans les lois, dans les mœurs, et la doctrine contraire qui lui dispute et les mœurs et les lois. En cet état de choses, il est impossible de séparer l