Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/75

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qui, dépouillant l’homme de sa grandeur, et le ravalant au rang des brutes, ne lui montrât dans la naissance qu’un accroissement de l’espèce, dans le mariage qu’un bail à vie, dans la mort que le néant. Voilà où nous en sommes venus à force de lumières ; voilà ce que nous appelons, avec complaisance, les progrès de la civilisation. Et maintenant, ô France ! Sois fière, lève la tête, regarde en pitié les contrées barbares où l’état croit encore en Dieu, et professe une religion, où l’enfant, à son entrée dans ce monde, est sanctifié, béni, placé sous la protection de la miséricorde et de l’espérance ; où l’union conjugale, formée en présence du très-haut, reçoit de lui son auguste consécration ; où le trépas, consolé par une foi sublime, n’est pas la fin de toutes choses pour le juste et pour le méchant, mais le passage à une existence immortelle. Grâces à tes législateurs, tu t’es élevée au-dessus de ces préjugés vulgaires : affranchie de la loi divine et des croyances du genre humain, tu t’avances à grands pas vers la perfection sociale. Encore quelque temps, et l’on cueillera les derniers fruits de la sagesse, qui, pour animer les hommes aux travaux du devoir, aux sacrifices de la vertu, leur enseigne que le passé n’est qu’un peu de cendre, et l’avenir un sépulcre éternel !