Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/77

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temps, pourvu qu’on le laisse faire et qu’on ne dérange point son action. à les en croire, tout ira bien ; il suffit d’attendre : et c’est qu’ils sont las de combattre, ils veulent du repos.

Il faut réveiller ces endormis, en frappant leur oreille du bruit des révolutions qui grondent dans le sein de l’avenir. Mais cependant voyons ce que des hommes d’un haut talent peuvent dire en faveur de l’opinion sur laquelle ils se tranquillisent.

« On a beaucoup parlé de la marche du siècle et du mouvement des esprits, et personne n’a remarqué un phénomène digne de fixer l’attention de l’homme d’état et du législateur. Dans le siècle dernier, les esprits, égarés par de funestes doctrines, se dirigèrent avec une violence extrême contre la religion. Un ordre célèbre qui la défendoit au dedans, qui l’étendoit au dehors, fut le premier objet de leurs attaques : sa puissance, son crédit, ses services, ne purent le sauver d’une ruine totale. Bientôt après l’édifice entier de la religion s’écroula sous les marteaux révolutionnaires, avec une facilité qui fit croire aux destructeurs que ce qui leur coûtoit si peu à renverser n’avoit pas une fondation bien solide. Mais, parvenu dès lors à l’apogée de sa puissance, le mouvement irréligieux s’arrêta ; ou plutôt un mouvement contraire et tout