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CHAPITRE IV.

Que la religion, en France, n’est aux yeux de la loi qu’une chose qu’on administre.


Tout se lie et s’enchaîne tellement dans les sociétés humaines comme dans l’univers, que l’on ne saurait traiter une question de quelque importance, sans en remuer un grand nombre d’autres, surtout lorsque l’absence de maximes établies et généralement reconnues oblige d’éclaircir et de prouver jusqu’aux vérités les plus simples.

Aujourd’hui principalement qu’il n’est rien sur quoi l’on ne conteste ; aujourd’hui qu’à la place de la raison publique, presque entièrement éteinte, il n’existe que des opinions aussi opposées entre elles, aussi diverses que toutes les chimères qui peuvent s’offrir à des esprits abandonnés sans règle à eux-mêmes, on ne doit supposer comme admis aucun principe, ni aucun fait, mais chercher d’abord, en parlant aux hommes, à se faire avec eux une raison commune, si l’on veut en être entendu. Ce n’est pas