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fabriques de Nantes avaient disparu, de même que celles du Croisic, de Machecoul et de Quimperlé. Il n’y en avait plus alors qu’une seule en Bretagne, celle de Quimper. C’est ce que nous démontre une lettre du 9 septembre 1743 adressée à l’Intendant, M. de Viarmes, par le Contrôleur général Orry. Celui-ci écrivait qu’il était saisi d’une demande de privilège pour l’établissement d’une manufacture de faïence « sur la rivière de Loire, à trois lieues de la ville de Blois, » et il priait l’Intendant « d’examiner si cet établissement ne serait pas préjudiciable aux manufactures du même genre existant déjà en Bretagne. » Et l’Intendant répondait le 16 septembre : « Le privilège que l’on demande ne peut pas préjudicier aux manufactures de fayence de cette province. Nous n’en avons qu’une établie à Quimper, en Basse-Bretagne, et par conséquent très éloignée de celle qui fait l’objet de votre lettre du 9 de ce mois[1]. »

Si la ville de Rennes ne possédait pas encore de manufacture de faïence proprement dite, elle ne manquait certainement pas de petits ateliers de potiers et même de faïenciers. Indépendamment des ateliers de poteries grossières qui existaient dans sa banlieue et dans ses environs, comme la « Poterie » de Saint-Hélier, entre les routes de Châteaubriant et de La Guerche, les « Poteries » de Chartres et de Fontenay, à quelques lieues sur la route de Nantes, il y en avait aussi dans les faubourgs et même dans l’intérieur de la ville, comme le prouvent le rôle des marchands et artisans et l’état des corps d’arts et métiers que l’Intendant fit dresser en 1748

  1. Archives départementales d’Ille-et-Vilaine. — Intendance, C. 1517.