Page:Decombe - Trésor du jardin de la préfecture.djvu/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
− 14 −

tales (ère gallo-romaine), nous dit que la plupart des enceintes militaires n’étaient pas d’une grande étendue, et que, le plus souvent, elles n’entouraient qu’une partie des villes et n’étaient, pour ainsi dire, que les châteaux ou citadelles des cités. Cet auteur ajoute que les villas et les maisons, formant des espèces de faubourgs, venaient se grouper autour de l’oppidum ou dans un voisinage assez rapproché pour que leurs habitants pussent, au moment du danger, se réfugier promptement dans l’enceinte protectrice de la forteresse.

On comprend dès lors pourquoi tant de vestiges gallo-romains ont été trouvés dans la partie Nord de notre ville, sur les coteaux aérés qui avoisinaient la citadelle, et qui avaient dû être choisis de préférence par les Romains, à cause de leur situation tout à la fois pittoresque et salubre, pour y établir leurs villas et leurs jardins.

D’un autre côté, on peut remarquer, en jetant un coup d’œil sur notre plan, que les trouvailles d’objets gallo-romains signalées jusqu’à ce jour en dehors de l’enceinte de l’oppidum, ont été faites généralement sur le bord ou dans le voisinage des voies romaines qui, d’après les inductions de plusieurs savants, devaient aboutir à la cilé de Condate.

Nous avons indiqué (Pl. I) par une ligne rouge les neuf voies que M. le docteur Toulmouche a tracées sur son plan de Rennes à l’époque gallo-romaine[1] et dont plusieurs tronçons ont été quelquefois mis au jour. Notre plan fait donc ressortir clairement l’emplacement des trouvailles ci-après :

Trouvaille du pont de Berlin, — sur la voie romaine de Juliomagus (Angers) ;

Trouvailles de la porte Mordelaise, de la rue de Juillet et du bas des Lices, — près du point d’intersection des voies

  1. Toulmouche, Hist. arch. de Rennes, p. 330 et suiv., pi. XV et XVI.