Page:Defoe - Robinson Crusoé, Borel et Varenne, 1836, tome 1.djvu/399

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n’avait ni plume ni encre ? Ce fut une question que nous ne nous adressâmes jamais.

Muni de ces instructions, l’Espagnol et le vieux Sauvage, — le père de Vendredi, — partirent dans un des canots sur lesquels on pourrait dire qu’ils étaient venus, ou mieux, avaient été apportés quand ils arrivèrent comme prisonniers pour être dévorés par les Sauvages.

Je leur donnai à chacun un mousquet à rouet et environ huit charges de poudre et de balles, en leur recommandant d’en être très-ménagers et de n’en user que dans les occasions urgentes.

Tout ceci fut une agréable besogne, car c’étaient les premières mesures que je prenais en vue de ma délivrance depuis vingt-sept ans et quelques jours. — Je leur donnai une provision de pain et de raisins secs suffisante pour eux-mêmes pendant plusieurs jours et pour leurs compatriotes pendant une huitaine environ, puis je les laissai partir, leur souhaitant un bon voyage et convenant avec eux qu’à leur retour ils déploieraient certain signal par lequel, quand ils reviendraient, je les reconnaîtrais de loin, avant qu’ils n’atteignissent au rivage.