Page:Defoe - Robinson Crusoé, Borel et Varenne, 1836, tome 2.djvu/257

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que font vos vieillards à leur idole Benamuckée, c’est-à-dire que je l’ai prié.

La Femme — Pourquoi vous dire Ô ! à lui ?

W. A. — Je l’ai prié d’ouvrir vos yeux et votre entendement, afin que vous puissiez le connaître et lui être agréable.

La Femme. — Pouvoir lui faire ça aussi ?

W. A. — Oui, il le peut ; il peut faire toutes choses.

La Femme. — Mais lui pas entendre quoi vous dire ?

W. A. — Si. Il nous a commandé de le prier et promis de nous écouter.

La Femme. — Commandé vous prier ! Quand lui commander vous ? Comment lui commander vous ? Quoi ! vous entendre lui parler ?

W. A. — Non, nous ne l’entendons point parler ; mais il s’est révélé à nous de différentes manières.

Ici Atkins fut très-embarrassé pour lui faire comprendre que Dieu s’est révélé à nous par sa parole ; et ce que c’est que sa parole ; mais enfin il poursuivit ainsi :

William Atkins. — Dieu, dans les premiers temps, a parlé à quelques hommes bons du haut du ciel, en termes formels ; puis Dieu a inspiré des hommes bons par son Esprit, et ils ont écrit toutes ses lois dans un livre.

La Femme. — Moi pas comprendre ça. Où est ce livre ?

W. A. — Hélas ! ma pauvre créature, je n’ai pas ce livre ; mais j’espère un jour ou l’autre l’acquérir pour vous et vous le faire lire.

C’est ici qu’il l’embrassa avec beaucoup de tendresse, mais avec l’inexprimable regret de n’avoir pas de Bible.