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Page:Defoe - Robinson Crusoé, Borel et Varenne, 1836, tome 2.djvu/508

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sai de prier pour lui. Plusieurs fois je crus le voir en songe prier aussi pour moi, et ces songes j’aimais à me persuader qu’ils n’étaient pas l’effet du hasard, mais bien de réelles manifestations de son image que Dieu permettait pour me consoler. Je ferais rire si j’essayais de peindre la vivacité de ces songes, et l’enchantement véritable qu’ils me laissaient pendant des journées entières. »

Si nous avons qualifié de nouvelle la doctrine qui veut que Dieu bénisse constamment ici-bas les bonnes actions de l’homme juste, et qu’il punisse sans cesse les mauvaises œuvres de l’impie, ce n’est pas que nous prétendions avancer qu’elle est professée par touts les modernes indistinctement. Loin de là, puisque nous avons cité Pellico parmi les partisans de la doctrine catholique. Mais dans quelle catégorie ranger l’illustre poète M. de Lamartine ? On en jugera par ces cinq vers de l’Épisode qui fait maintenant tant de bruit dans le monde :

L’innocent à ses yeux paie-t-il pour l’impie ?
Ou plutôt est-il donc dans ses sacrés desseins ?
Que ceux qu’il a choisis ici-bas pour ses saints,
Avant de brûler l’homme à ses bûchers sublimes,
Les premiers sur l’autel lui servent de victimes ?

Jocelyn, tom II, pag. 6


Ancien vicaire général d’Avignon