Page:Defrance - Croquis honnêtes.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
5
CROQUIS HONNÊTES.

Cent dix ans plus tard, — 1795, — on dressait sous l’arbre un autel improvisé : Jésus-Christ faisait sa rentrée dans ce pauvre village dont l’église avait été brûlée, et le vieux curé allait y dire sa seconde « première messe ». Tous les paysans étaient à genoux et pleuraient. Ce furent de belles pâques, et, si les chênes avaient une âme, le nôtre en aurait toujours gardé le souvenir.

Faut-il aller plus loin, et vous montrer les Prussiens campant sous le pauvre arbre en 1815 ? faut-il rappeler comment la croix qui l’ornait fut abattue de nouveau en 1830, et comment un club s’y installa en 1848 ? Et que dire de l’affiche qu’on y lut sept ans après, le jour où l’on apprit chez nous la prise de Sébastopol ; et de ce messager, tout en larmes, qui,