Page:Deherme - L’Idéologie délétère.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’allégresse de la victoire paraît moins unifiante que l’angoisse de l’invasion.

Déjà, s’élève la sinistre clameur des plus âpres revendications : Chacun a des « droits » contre tous ; mais nul ne se reconnaît de devoirs envers quoi que ce soit. Toute société ne se maintient pourtant que par les devoirs consentis ou imposés.

Sans doute, c’est la raison d’être des journalistes et des politiciens d’inventer, de suggérer et d’exploiter les « droits ». Mais le système économique et politique qui fait de la prostitution intellectuelle, de la corruption publique et de la provocation à l’émeute le plus profitable, le plus glorieux et le plus facile des métiers émane de l’individualisme. Et cette doctrine de néant a pour corollaire pratique l’anarchie même. La Déclaration des droits de l’homme en est la charte. La bande Bonnot en relève comme le bolchevisme ; la pornographie vulgaire comme la simonie élégante ou grave l’escroquerie financière comme le sabotage ouvrier ; le vandalisme et la férocité boches comme le pacifisme de félonie, imbécile ou vénal.

Quand on accepte de n’être qu’un passant que rien ne relie plus aux ancêtres ni à la postérité, pourquoi se retiendrait-on de saccager l’héritage sacré ? Pourquoi aurait-on le souci de le bien gérer et de l’accroître pour le transmettre ? Pourquoi surtout permettrait-on à d’autres d’en jouir plus que soi-même ?…

« J’ai droit à… » Tout le droit amphigourique