Page:Deherme - L’Idéologie délétère.djvu/46

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n’est que de les faire prédominer, — par l’argent, le bulletin de vote ou la bombe.

Malheureusement, les lois qui régissent les sociétés n’en sont pas moins rigoureuses. L’aliéné a beau être persuadé et proclamer que le feu est de la glace, s’il y touche il se brûlera.

L’anarchie universelle dont la guerre a décelé l’ampleur et la profondeur est surtout mentale. Nous sommes bien, comme le définissait Comte, en présence d’« une aliénation chronique essentiellement intellectuelle, mais habituellement compliquée de réactions morales, et souvent accompagnées d’agitations matérielles ».


XXXI. — Le délire collectif.


Le caractère vésanique de l’idéologie métaphysique, matérialiste et révolutionnaire s’affirme nettement en ceci qu’aucun raisonnement et même l’expérience ne peuvent modifier le processus du délire :

Après la Terreur, le jacobinisme a pu se développer. Après le désastreux pacifisme d’avant 1870, on eut celui d’avant 1914. Les piteux échecs de tous les phalanstères, de la Boulangerie socialiste, de la Mine aux mineurs, de la Verrerie ouvrière, l’effroyable orgie sanglante du soviétisme et du communisme « scientifique » en Russie n’ont pas détourné un socialiste de ses chimères. À Paris, au vingtième siècle, il se publie des journaux qui se vouent à l’apologie de l’eldorado bolchevik de brigandages, d’assas-