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On doit attacher une grande importance aux faits qui viennent d’être exposés lorsqu’il s’agit de faire passer une race d’un pays dans un autre, mais il est aussi très-important de connaître les véritables principes de l’acclimatation.

Une des premières conditions, c’est d’éviter les transitions trop brusques et de marcher toujours graduellement. C’est en procédant ainsi que l’homme a pu s’étendre sur toutes les parties du monde, et que nos races de chevaux, partant de l’Asie Occidentale, se sont irradiées dans tous les sens.[1]

Le froid exerce une action tonique sur les tissus et la chaleur une action débilitante, la conséquence à tirer de cette observation c’est qu’une race du Midi pourra mieux s’acclimater dans le Nord, qu’une race du Nord dans le Midi.

Bien que cette influence du climat chaud et du climat froid se trouve suffisamment démontrée par l’expérience, on peut lui donner une explication physiologique. L’être du Midi, respirant un air assez dilaté, est loin de brûler pour les besoins de sa nutrition tout le carbone qu’il absorbe, ce qui fait que les éléments hydro-carbonés en excès se fixent dans l’économie sous forme de graisse. Supposez que cet individu, ainsi disposé, soit tout à coup soumis aux exigences d’une respiration plus active par son arrivée dans un pays froid ; il aura tout ce qu’il faut pour satisfaire ce besoin nouveau.

Au contraire le ralentissement dans les fonctions respiratoires de l’individu du Nord lorsqu’il est éloigné de son milieu habituel, ne tarde pas à affaiblir toute la machine,

  1. Opinion de M. Gourdon. Leçons orales.