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fer a la partie supérieure de son corps et les muscles des bras très-développés. Les mousses, en raison de leur gymnastique particulière, ont aussi les bras et les muscles pectoraux très-gros. Et, tandis que les cuisses et les mollets des danseurs sont fortement musclés, les jambes des tailleurs paraissent atrophiées. Ces modifications s’effectuent en raison d’une loi organique qui s’exprime ainsi : plus un organe fonctionne, plus il se développe et réciproquement.

Le travail est utile au cheval et loin de lui être nuisible, il lui est de première nécessité. Un animal qui reste sans exercice prend des formes empâtées, le tissu cellulaire s’infiltre de graisse, la fibre musculaire, première condition de force vitale, s’atrophie, la substance osseuse se désagrège, le lymphatisme augmente, les fonctions de nutrition ne sont plus équilibrées, et l’animal se trouve dans des conditions anormales de santé. Sous l’influence de cet état pathologique, la constitution est bientôt ruinée.

Combien de personnes, dans l’espèce humaine, ne voit-on pas moissonnées avant l’âge par le manque d’exercice fonctionnel !

L’exercice est une condition de vie, de force et de santé ; on ne doit donc pas hésiter de faire travailler les chevaux mais il faut leur faire exécuter un service réglé et soutenu ; commencer par demander un petit effort et arriver graduellement à la plus grande force qu’il soit possible d’obtenir. C’est ainsi que l’on fera des chevaux parfaitement conformés, ce qui est le but dominant du perfectionnement.