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tempérament du cheval furent immolés sans pitié.

C’est alors seulement que le bruit des courses franchit pour la première fois la frontière britannique et se répandit au dehors. Nous devons cependant le dire, les courses eurent de la peine à s’implanter parmi nous ; et la résistance que cette institution a trouvée dans son début dépend de la différence de nos mœurs avec les mœurs des Anglais. Ce genre de spectacle convient très-bien au caractère national britannique. Est-il étonnant que les courses aient prospéré dans un pays où tous les jeux de sport sont en honneur ? et ce peuple qu’on dit être si bien civilisé, ne possède-t-il pas encore les chasses à courre dont toute la gloire consiste à forcer un renard ? n’a-t-il pas aussi ses combats d’hommes, de chiens et de coqs. Les courses font partie constituante de la civilisation Anglaise, et si ce spectacle venait à manquer, disons-le avec M. Richard du Cantal, il faudrait en inventer un autre immédiatement.

Nos pères étaient donc plus sages que nous lorsqu’ils repoussaient l’idée des courses. En 1820 il se présentait seulement sur nos hippodromes 120 concurrents se disputant 60 prix. Aujourd’hui chaque arrondissement veut avoir sa place de course et si les choses marchent aussi rapidement que dans ces dernières années, dans un demi-siècle la France sera couverte d’hippodromes et le véritable et judicieux observateur des faits, se demandera encore en quoi consiste l’amélioration de nos races !

En n’exigeant des chevaux de course qu’une seule qualité (la vitesse,) le corps de ces animaux s’est allongé ainsi que les rayons des membres, la solidité et la force des allures a été perdue[1]. Le train postérieur s’est élevé,

  1. Il est évident que si les rayons des membres deviennent plus