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acabit. Nous démontrerons dans le courant de cette thèse que ce prétendu type améliorateur n’a produit rien de bon sur nos races, et nous irons même jusqu’à dire qu’il a perdu et abâtardi nos chevaux.

C’est là, nous le comprenons, une rude tâche à remplir, il faudrait une plume autrement exercée que la nôtre, pour dire tout ce qu’il y a d’irréfléchi, d’irrationnel et d’absurde dans un système trop absolu ; aussi, pendant longtemps, nous sommes-nous cru bien au-dessous de notre sujet, et n’avons-nous marché qu’à pas comptés dans le chemin difficile que nous avions à parcourir.

Si un édifice se renverse, n’essayez pas de le maintenir debout en jetant sur les murs une couche de ciment, mais empêchez-le de s’écrouler en renforçant la base.

Si une plante végète en languissant, ne conseillez pas de la greffer pour la faire prospérer, mais déposez sur sa racine les éléments de nutrition qui lui sont indispensables et vous arriverez sans peine au résultat que vous désirez obtenir.

Est-ce ainsi que l’on a raisonné lorsqu’il s’est agi d’améliorer nos races ? Certainement non, on a pris le contre pied de tout, on a commencé par employer des moyens qui eussent tout au plus été nécessaires beaucoup plus tard, et à l’endroit du pur sang anglais, tout a été mal compris et mal entendu soit que l’on méconnût les lois physiologiques qui régissent l’organisme, soit que l’on ignorât les premiers éléments de la zootechnie, soit enfin que l’on fût entiché d’une anglomanie inconcevable qui voulait tout ramener à l’unité de mesure anglaise.

Ces personnes qui veulent tout améliorer par le pur sang anglais, peuvent être comparées à ces hommes insensés, qui, ayant vu croître une plante sur les tropiques,