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INTRODUCTION.

agissaient pareillement en raison directe des masses, et de l’inverse des carrés des distances ; mais cette attraction est modifiée par la figure des molécules des corps.

« Les lois d’affinité, dit Buffon (Seconde Vue de la Nature, page 16, édition in-12, tome 26), par lesquelles les parties, constituantes de ces différentes substances, les corps terrestres, se séparent les unes des autres pour se réunir entre elles, et former des matières homogènes, sont les mêmes que la loi générale par laquelle tous les corps célestes agissent les uns sur les autres ; elles s’exercent également, et dans les mêmes rapports des masses et des distances. Un globule d’eau, de sable, ou de métal, agit sur un autre globule, comme le globe de la terre agit sur celui de la lune ; et si jusqu’à ce jour l’on a regardé ces lois d’affinité comme différentes de celles de la pesanteur, c’est faute de les avoir bien connues, bien saisies ; c’est faute d’avoir embrassé cet objet dans toute son étendue. La figure, qui, dans les corps célestes ne fait rien, ou presque rien, à la loi de l’action des uns sur les autres, parce que la distance est très-grande, fait, au contraire presque tout, lorsque la distance est très-petite, ou nulle ; si la lune et la terre, au lieu d’une figure sphérique, avaient toutes deux celle d’un cylindre court, et d’un diamètre égal à celui de leurs sphères, la loi de leur action réciproque ne serait pas sensiblement altérée pour cette différence de figures, parce que la distance de toutes les parties de la lune et celles de la terre, n’aurait aussi que peu variée ; mais si ces mêmes globes devenaient des cylindres très-étendus, et voisins l’un de l’autre ; la loi de l’action réciproque de ces deux corps paraîtrait fort différente, parce que la distance de chacune de leurs parties entre elles, et relativement aux parties de