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LEÇONS

posée à une haute température, en est dissoute, et forme du verre. Lorsque l’alkali domine, c’est-à-dire, qu’il y en a deux ou trois parties contre une de silice, le verre devient déliquescent (c’est la liqueur des cailloux). En versant dans cette liqueur un acide, il se combine avec l’alkali, et la silice est précipitée ; Mais si on ajoute un excès d’acide, il se combine aussitôt avec cette silice précipitée à l’état naissant, et elle est dissoute par cet acide.

Cette dissolution n’a pas lieu si on n’ajoute cet excès d’acide que quelques instans après que la silice a été précipitée. Elle se réunit alors au fond du vase, et se présente sous forme d’une poussière terreuse, âpre au toucher : ce qui fait présumer que ses molécules ont déjà contracté entre elles une adhérence telle, qu’elles deviennent insolubles dans les acides.

L’alumine offre à peu près les mêmes phénomènes. Si dans le moment qu’on la précipite de l’alun par un alkali, on ajoute un excès d’acide, l’alumine est dissoute par cet acide, parce qu’elle se trouve à son état naissant.

Mais si on laisse reposer quelque tems cette alumine précipitée de l’alun, elle sera attaquée beaucoup plus difficilement par les acides.

La fusion des corps par la chaleur produit des phénomènes analogues à ceux que nous venons d’exposer ; leurs molécules sont, par l’action du calorique, séparées les unes des autres, et réduites comme à l’état naissant. La masse devient liquide, et chaque molécule, à son état naissant, se réunit à d’autres molécules dans le même état : elles forment des masses qui cristallisent, ou sous forme régulière, ou sous forme confuse.

On ne peut concevoir la fusion d’une substance métallique, d’une substance sulfureuse, par exemple, qu’autant que l’action du calorique en sépare les molécules. Autrement, ce ne serait