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LEÇONS

momens, des mouvemens analogues à ceux qu’elles éprouvent actuellement. La principale différence qu’il y avait, dépendait :

1°. De la profondeur des mers, qui était beaucoup plus considérable qu’aujourd’hui, car les eaux surpassaient de plusieurs milliers de toises les montagnes les plus élevées.

2°. De la non-apparition des continens. D’Alembert a prouvé que ces deux circonstances devaient faire varier beaucoup la nature des courans. « Si la terre, dit-il, était entièrement inondée par les eaux de l’Océan, les eaux pourraient, aussi bien que l’air, former sous l’équateur un courant perpétuel. » Réflexions sur la cause des Vents, mémoire couronné par l’Académie de Berlin, en 1746, Introduction, pag. xxiii.

La chaleur de la masse solide du globe, celle des eaux, et celle de l’air atmosphérique, étaient plus considérables qu’elles ne sont actuellement, ainsi que nous l’avons vu précédemment. Cette chaleur était augmentée par l’action des rayons solaires. Mais cette augmentation, à cause de l’obliquité de l’axe, variait sur les divers points de la surface de la terre, à raison des latitudes, et suivant les saisons. Quand le soleil, par exemple, était à un des tropiques, l’hémisphère correspondant était très-échauffé, et l’autre l’était beaucoup moins : et réciproquement, lorsque cet astre passait à l’autre tropique, l’hémisphère échauffé se refroidissait, et l’autre s’échauffait.

Les régions équinoxiales étaient, comme aujourd’hui, celles qui éprouvaient les chaleurs les plus intenses.

Cette alternative d’augmentation et de diminution de chaleur, produisaient des dilatations et des condensations dans l’air atmosphérique : elles y causaient des courans, ou des vents, qui devaient être à peu près réglés, puisqu’il n’y avait point encore de continens découverts.

Ces vents avaient deux directions principales.