Page:Delamétherie - Leçons de géologie I.djvu/288

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
220
LEÇONS


Dès-lors ces dernières ont une pesanteur spécifique supérieure à celle des premières. Or, si on met dans un syphon des eaux froides et des eaux chaudes, les eaux froides gagnent le fond du vase, et repoussent à la surface les eaux chaudes. Les eaux des régions polaires arrivées à une latitude où elles rencontrent des eaux moins froides, gagneront donc le fond des mers, et se rendront vers les régions équinoxiales par des courans ont lieu dans les parties inférieures des mers. Elles, repousseront les eaux des régions équinoxiales vers les pôles, par des courans supérieurs.

On a un exemple de ces divers mouvements des eaux dans les anses des grands fleuves. Les portions d’eau qui s’enfoncent dans l’anse ne peuvent être emportées avec la même vîtesse que celles du milieu du courant. Elles sont donc repoussées vers le fond de l’anse, dans une direction à peu près perpendiculaire celle du courant. Arrivées à un plus grand éloignement, elles acquièrent un mouvement opposé à celui du courant principal. Enfin, elles se rapprochent de ce courant, et s’y confondent. Tous ces divers mouvemens s’exécutent par une espèce de mouvement circulaire, ou de tournoiement.

L’action de ces courans dans des masses d’eau aussi considérables qu’elles l’étaient avant l’apparition des continens, devait être immense ; rien ne gênait leurs mouvemens à leur surface, puisqu’aucun continent n’était découvert. Ils étaient donc emportés d’un cours rapide et uniforme dans leurs différentes directions, comme l’était la masse de l’atmosphère.

Mais ces courans, dans leurs parties inférieures, éprouvaient différens obstacles à raison des terrains qu’ils rencontraient à une plus ou moins grande profondeur, et suivant que ces terrains formaient des plaines, des montagnes, ou des vallées plus ou moins éloignées de la surface des eaux.

a. Ils sillonnaient des plaines, et y creusaient des vallées.