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DE GÉOLOGIE.

cette force prodigieuse ? On ne connaît aucune cause capable de pareils effets.

Aussi je regarde l’existence de ces courans comme hypothétique : elle n’est appuyée sur aucune preuve. Ce sont des hypothèses vagues, fondées sur la configuration des continens. Mais cette forme des continens me paraît avoir d’autres causes.

Nous avons vu que les grandes chaînes de montagnes des continens n’ont aucune direction déterminée. Les caps, les promontoires… sont des prolongemens des montagnes, et ne peuvent être regardes comme ayant été produits par des courans.

Le cap Horn, et les terrains adjacens, sont la terminaison méridionale de la grande chaîne des Andes.

Le cap de Bonne-Espérance, les montagnes de la Table… sont la terminaison des monts Leupata.

Le cap Comorin est la terminaison des montagnes des Gates.

Le cap de Malaga est la terminaison des montagnes qui forment le bassin des eaux des fleuves le Ménan et le Pégu.

La terre de Diémen est la terminaison de la chaîne des montagnes de la Nouvelle Hollande.

Il en faut dire autant de tous les autres Caps.

Or, tous ces caps, toutes ces pointes, ont été attaqués par les flots, comme toutes les côtes.

Il y a des caps, des pointes, dans d’autres directions que telle de ce courant, qui ont été également rongés par l’action des eaux. On en trouve dans la Méditerranée, sur les côtes de Barbarie…

Nous avons vu qu’il y a des courans généraux des eaux des mers des pôles à l’équateur (ci-devant, page 215), et nous en avons assigné les causes. Ce courant paraît plus considérable dans les régions australes, parce qu’il y a moins de terres…

Mais on ne saurait y supposer les courans extraordinaires. dont nous venons de parler.