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LEÇONS

reparaît sur la mer du sud qu’à près de deux cents lieues des côtes du Pérou.

Toutes les grandes chaînes de montagnes produisent des effets analogues.

Les courans des eaux furent également déviés par les mêmes obstacles ; les grandes chaînes de. montagnes en changèrent le cours. C’est ainsi que le grand courant alizé de l’océan atlantique est arrêté par le continent de l’Amérique, et se dévie, soit au nord dans le golfe du Mexique…, soit au sud sur les côtes du Brésil, du Paraguai.


Les eaux, dans ces grands mouvemens, déplacèrent des portions plus ou moins considérables des terrains qu’elles attaquaient. Elles les réduisirent en galets, en sables… et furent les déposer dans les plaines, dans les vallées… et jusques sur les flancs des montagnes.

Lorsqu’un ciment quelconque agglutina ces galets, il se forma des pouddings, des brèches…

Ces courans purent également charrier des portions de différens terrains tenus en dissolution par les eaux ; ils les déposèrent pareillement, soit dans les plaines, soit dans la vallées, soit sur le flanc des montagnes, et y formèrent de nouvelles couches cristallisées ou non-cristallisées, qui varièrent suivant la nature des matières détachées, granits, porphyres, gneis, hornblendes, schistes, calcaires primitifs, argiles, terres smectites…

Mais les continens, se découvrant de plus en plus par l’abaissement des eaux, formèrent enfin de grandes chaînes qui arrêtèrent les courans sur une étendue plus ou moins longue. Ces courans frappèrent alors, avec toutes leurs forces, contre ces continens qui en furent plus ou moins dégradés.

Au milieu de ces chaînes de continens, il se trouva des parties moins élevées : les courans des eaux s’y précipitèrent, comme, par un pertuis. Elles en rongèrent les parois, et aggrandirent